NOTES

 

Les deux paragraphes qui suivent combinent plusieurs sources:

L'article PREVOST du Dictionnaire de Chaudon et Delandine: « Lorsque l'abbé des Fontaines, le plus satirique des Aristarques, lui écrivit cette fameuse Lettre où il disoit : Alger mourroit de faim, s'il étoit en paix avec tous ses ennemis; il se contenta de faire imprimer ce billet singulier, bien digne d'un pirate littéraire. »

L'article FONTAINES (Pierre-François Guyot des) du Dictionnaire de Chaudon et Delandine : « Il jouissoit paisiblement de sa gloire [de rédacteur en chef du Journal des savants], lorsqu'on l'accusa de travailler autant à corrompre la jeunesse qu'à corriger les auteurs. Il fut enfermé à Bicêtre, et relâché par le crédit des amis de M. de V***. Ces deux hommes de lettres, si acharnés depuis l'un contre l'aure, étoient alors amis. On n'avoit alors encore vu ni le Préservatif [de Voltaire], ni la Voltairomanie [de Desfontaines]; libelles qui n'ont fait honneur ni à l'un, ni à l'autre. »

Le Journal de Barbier (ouvrage cité, t. IV, p. 108-109): « Il est mort ces jours-ci l'abbé Guyot Desfontaines, homme d'esprit et connu par tous ses écrits; il avoit donné toutes les semaines une feuille qui faisoit l'analyse de tous les ouvrages qui paroissoient, et en même temps une critique très-mordante contre les ouvrages et les auteurs, de façon même qu'on avoit été obligé de lui en défendre l'impression, mais elles n'en paroissoient pas moins. Cet abbé étoit débauché et d'une débauche fort désapprouvée des femmes. Il est mort d'une hydropisie. Voici une épitaphe en peu de mots latins

Periit aqua

Qui meruit igne. [Il est mort par l'eau celui qui méritait (de périr) par le feu.] [note: « Parce que le supplice du feu était le châtiment du vice qui a déshonoré le nom de Desfontaines. »]

Peut-être aussi le Dictionnaire philosophique, moins pudique et plus juste: « L'ex-jésuite Desfontaines fut sur le point d'être brûlé en place de Grève pour avoir abusé de quelques petits savoyards qui ramonaient sa cheminée; des protecteurs le sauvèrent. Il fallait une victime: on brûla Deschaufours à sa place. Cela est bien fort; est modus in rebus; on doit proportionner les peines aux délits. Qu'auraient dit César, Alcibiade, le roi de Bithynie Nicomède, le roi de France Henri III, et tant d'autres? » (article AMOUR SOCRATIQUE.)

Cette affaire Desfontaines-Deschauffours reviendra en III, 3, 4.